Second Layer - World of Rubber (1981)

Cherry Red (Virgin) 201879

Second Layer, c'est le projet à dominante électro-indus que Graham Bailey et Adrian Borland menaient de front avec les débuts de The Sound (faut le savoir car ce n'est marqué nulle part sur l'emballage), donnant naissance à cet unique album précédé d'une poignée de singles. Par rapport à leur groupe principal,

les différences essentielles (hormis évidemment l'absence de la moitié du personnel) se situent dans l'aspect généralement plus abrasif des sonorités employées (des boîtes à rythmes au lieu de Dudley...), et des structures de chansons répétitives voire abstraites, qui s'affranchissent même souvent de toutes mélodies organisées en couplets/refrains : la chanson à la construction la plus classique (et en partie pour cette raison l'une des plus convaincantes du disque...) serait "Zero", s'il n'y avait une tentative expérimentale contre-productive sur sa fin ([spoiler] à savoir une déformation par ralentissement excessif du défilement...). Par ailleurs, un problème de l'album est que, assez bizarrement par rapport à The Sound pour qui les comparaisons usuelles avec les Comsat Angels, Joy Div et Echo ne sont jamais pleinement satisfaisantes, on peut jouer ici à deviner des ressemblances/influences qui paraissent parfois un peu trop évidentes. On n'évite en particulier pas d'avoir à l'esprit Suicide (impression qui culmine dans la séance de torture dans la jungle de "Japanese Headset"...) et P.I.L. ("Underneath the Gloss"...), mais on remarquera aussi la similitude de "Fixation" avec, au choix, "TV Eye" des Stooges ou (plutôt) "The Kill" de Joy Division... Pour cette raison contextuelle historique, le résultat perd un peu en originalité mais se rattrape par sa qualité globale et son côté jusque-boutiste (qui se retourne peut-être parfois quand même un peu contre les auteurs, et peut agacer des auditeurs peu aventureux) : plus sombre et ouvertement expérimental que le répertoire habituel de The Sound, il lui apporte donc un complément utile.