mercredi 26 octobre 2011

Popol Ace – Stolen from Time (1975)

Polydor 2380 332

Avec l'illustration de la pochette (et du poster...) signée Dave Roe (un paysage et un animal à côté desquels ceux de Roger Dean paraissent hyper réalistes…), il n'y a pas de doute : on s'aventure en plein territoire progressif.

"oh... un p’ti chat..."
Et pourtant le premier réflexe à l'écoute va être de se dire : c'est quoi cette soupe ?
Mais en persistant dans l'expérience, les qualités musicales se dessinent un peu plus nettement. Quoiqu'il reste beaucoup à reprocher au groupe norvégien, dont on se souvient davantage à l'heure actuelle de manière anecdotique pour son changement de nom (il s'appelait jusque là Popol Vuh et a préféré couper court aux confusions prévisibles avec le groupe allemand lorsque ses ambitions commencèrent à s'étendre hors de son territoire national) que pour l'intérêt artistique de ses disques. En fait ce que l'on a dans ce "Stolen from Time" qui demeure probablement leur album le plus répandu (c'est à dire déjà relativement rare) peut se décrire globalement comme un jolie variété pop progressive commerciale tout sauf épique ou torturée - même le final pourtant intitulé "Suicide" [ou c'est un ratage] - et anormalement funky par endroits, qui rappelle Gentle Giant époque « Missing Piece » (le chanteur Jahn Teigen, plutôt capable vocalement mais avec une pointe d'accent à la con un peu comme les mecs de Jane mais pas autant quand même, a un timbre et une technique comparables à ceux de Derek Shulman) voire Genesis époque « Trick of the Tail » (coïncidence, certaines rumeurs veulent que Teigen fut envisagé parmi les remplaçants possibles de Peter Gabriel, mais déclina l'offre)  ce qui est d’autant plus remarquable que cet album est chronologiquement légèrement antérieur à tout ça – c'était des précurseurs finalement, en quelque sorte... ça aurait donc pu servir de signal d’alarme à ces autres groupes, en court de mutation dans le même sens, étant donné l'échec commercial résultant (à croire que Polydor a mis trop de budget dans l’enregistrement, à plein d'endroits dont Hérouville avec des participations comme celle de Richard Raux et d'une joueuse d’ondes Martenot [juste histoire d’avoir un synthé moche de plus qu’on entend à peine sur trois morceaux], mais pas assez dans la promotion pour que ça devienne le hit international souhaité…). Il y a certainement beaucoup de soin dans les arrangements (c'est par là que le groupe donne un aspect plus complexe et donc prog à ses compositions, ça ne s'aventure pas très loin cependant, à moins de considérer comme expérimentaux des blip-blip à peine dignes de Ralf & Florian à l'intérieur du dernier morceau de l'album...), mais les chansons sont mollassonnes, structurellement assez simples, et ne brillent même guère par leur originalité (exemple le plus flagrant : "Soft Shoe Dancer", par ailleurs seule chanson de l'album dont l'écriture est attribuée à Jahn Teigen, présente une ressemblance assez évidente avec "Isn't It a Pity" de George Harrison pour qu'on puisse parler de plagiat [et là vous allez me dire oui mais le George lui-même il avait des casseroles au cul pour le même motif, et peut-être que oui mais on va pas refaire le procès ici, ce n'est pas le sujet])... A réserver en priorité aux progueux qui aiment leur prog un peu coulant.

Livré à l'origine avec un petit poster donnant des photos et info... peut-être qu'avec une couleur plus gaie ils en auraient vendu plus ? (quoique je ne crois pas que Yes ait eu trop à se plaindre des ventes de "Relayer" qui était à peu près dans les mêmes tons...)
parce que j'aime avoir mauvais goût parfois




en bonus une des vidéos qu'on trouve de la promo live à la télé pour cet album (oui on a enfin trouvé plus ridicule que Gabriel) :

2 commentaires:

  1. La pochette ( effectivement dans un esprit Roger Dean ) fait plutôt Hard Rock quand même...

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  2. bonne remarque, ceci dit ça fait encore plus de décalage par rapport au contenu...

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