mercredi 31 août 2011

C'est un dur métier que nous faisons (surtout que nous ne sommes pas payés pour le faire)

Reprise des vide-greniers sur les chapeaux de roue dimanche avec 8 disques achetés (dont un tir groupé spécial progueux [intégriste] - plus de détails à suivre dès que possible). Je crois que j'ai revu le type qui m'a vendu "Nino and Radiah", mais sans ses bacs à 3 euros...

Faudrait que je fasse un peu le bilan de la tournée des dépôts-ventes aussi... j'ai rapporté quelques bricoles exploitables mais pas des masses non plus. Le disque le plus intéressant musicalement étant le "Fiction" des Comsat Angels (leur troisième et dernier album écoutable sur Polydor avant d'aller faire le trottoir pour Jive...) d'où sont extraites les deux chansons jouées dans cette magnifique vidéo (visiblement et audiblement en playback...) :

Voici par ailleurs en cadeau une première interview de Pierre Minvielle, en attendant celle que je ne manquerai pas de faire de lui lorsque son actualité discographique le justifiera... (ça me fera ça de moins à lui poser comme questions)...

C'est un peu du réchauffé puisqu'elle est déjà parue dans un fanzine de Magma en novembre 2008... à ceci près que la forme originelle du papier à en croire son auteur (oui parce qu'apparemment en vrai il s'est posé les questions lui-même, bravo la déontologie) était la suivante avant élagage par la rédactrice en chef :

KIKI Magazine N°8


Entrevue à propos de Pierre Minvielle





Évelyne :

Pierre, bonjour… (Ton un peu ému, l’interlocuteur est Pierre Minvielle)

Pierre :

Bonjour, Evelyne… (Ton un peu ému, l’interlocutrice est charmante)

Évelyne :

Pierre, parles nous un peu de ton parcours, afin d’en informer nos lecteurs, et aussi nos lectrices !

Pierre :

Hé bien, Évelyne, ta question est importante et me va droit au cœur. En effet, je naquis dans les années soixante, en la capitale de France. Puis après une époque assez imprécise, pleine de bacs à sable et de roudoudous, on me mit devant un piano à l’âge de six ans bien sonnés. Depuis je n’en ai pas bougé.

Évelyne :

Tu es donc pianiste…

Pierre :

Oui, cette nouvelle donne à notre entretien un tour intéressant à plus d’un titre !

Évelyne :

Hé bien, Pierre, quelles ont été tes influences depuis cette formation ?





Pierre :

Hé bien, (Il tourne la tête et regarde passer un oiseau à la fenêtre) ma formation de pianiste fut classique. Je passais des examens en public, ce qui prépare à la scène sans qu’on le sache. J’avais de bonnes notes.

Évelyne :

Cela ne m’étonne pas ! On m’avait parlé de ta modestie. Comment as-tu découvert les autres musiques ? Non merci, pas de sucre dans mon café…

Pierre :

Moi j’en prends un, toujours… Alors voilà : une formation classique, c’est bien, mais on écoutait du jazz et des chanteurs lyriques à la maison, j’ai donc baigné dans une certaine diversité, et puis…. (Un air de mystère se crée tout à coup)

Évelyne :

(Intriguée, pour ne pas dire passionnée..) Et puis, Pierre ?

Pierre :

Et puis ce fut le choc ! La rencontre avec le concert, le groupe, le son !

Évelyne :

Peux-tu cesser de nous faire languir, Pierre ?

Pierre :

Voici : j’étais au lycée, comme un peu tous les gens de mon âge, à 17 ans, et Magma est venu répéter pendant une période assez longue juste à côté de cet établissement, à Elancourt.

Évelyne :

Tiens quel drôle de hasard !

Pierre :

Je ne crois pas au hasard… (Il regarde passer un cheval à la fenêtre). Ce fut pour moi une révélation, je m’explique : l’adolescence est un âge où l’on perçoit des sensations fortes, qui marquent la personnalité, et pour moi, la musique était déjà un chemin, il suffisait d’un catalyseur. J’ai donc quitté mes études peu après pour fonder un groupe, puis un trio, puis un autre groupe, etc…

Évelyne :

Que mets-tu dans ces trois lettres d’abréviation latine?

Pierre :

J’ai participé à Eider Stellaire (Batteur et fondateur : Michel le Bars, ndlr), un groupe qui a effectué les premières parties de Magma pendant un an. J’y tenais le fender et le synthé. Je jouais debout. Mais c’est un détail.

Évelyne :

Cela dut être une expérience importante ?

Pierre :

Oui et non, j’avais déjà l’habitude de la scène et des groupes, depuis longtemps, malgré ma jeunesse, j’ai traversé ce rêve sur un cheval fou, sans me rendre compte de ce qui m’entourait… Et puis je voulais faire mon truc à moi… (Il regarde passer un éléphant à la fenêtre).

Évelyne :

Que penses-tu de Christian Vander ?

Pierre :

Monsieur Vander est un compositeur inspiré, précoce, très fécond, très original, et c’est ce qui m’a plu dès la première écoute. Son énergie me rappelait les arts martiaux que je pratiquais à l’époque.

Évelyne :

Avec toi, on se sent donc protégé…

Pierre :

Si tu le dis…

Évelyne :

Tu es pianiste de jazz et également compositeur ?

Pierre :

C’est ce qu’on dit.



Évelyne :

Tu as écrit un requiem et une messe, peux-tu nous en parler ?

Pierre :

Après avoir écumé les clubs de jazz parisiens et banlieusards avec différentes formations, j’ai eu l’occasion d’écrire de nombreux livres sur le piano, des recueils, des duos, des méthodes.

Évelyne :

Mais les œuvres de musique sérieuse, comme on les nomme, comment sont-elles venues sous ta plume?

Pierre :

Un de mes éditeurs (Delatour) me les a commandées. Le requiem « Pour tous les défunts » s’adresse aux chorales de niveau moyen, il est écrit pour orchestre et chœur, la messe, moins simple, plus récente, est pour chœur et orgue d’église. Nous l’avons créée à Notre Dame de Chatou en 2006, sous la direction d’Hubert Haye, organiste titulaire et chef de chœur de cette noble ville.

Évelyne :

Ce qui nous amène directement à Vox Nostra.

Pierre :

Oui, Évelyne, Vox Nostra est la continuation logique de ces œuvres sacrées du début.

Évelyne :

J’ai écouté le disque que tu as eu la gentillesse de m’envoyer avant, et j’ai trouvé que son originalité était certaine.

Pierre :

En effet, il se trouve qu’une musique dans le style progressif-rock avec un chœur à quatre voix qui chante en latin est une démarche peu coutumière.

Évelyne :

J’encourage nos lecteurs, et aussi nos lectrices à consulter ta page myspace.

Pierre :

Merci de tes recommandations. Vox Nostra est tout récent, il y a un an, j’ai décidé, je ne sais pourquoi, la providence sans doute, de me lancer dans cette aventure.

Évelyne :

Qui sont les musiciens qui participent à cette aventure ?

Pierre :

Jean-Claude Delachat, à la guitare, rockeur dans l’âme, qui jouait dans Eider Stellaire, et qui m’a rejoint pour ce groupe en formation. Roxane Terramorsi, soprano, chanteuse de jazz également, Marie-Suzanne Lacroix, alto, avec qui j’ai travaillé sur une comédie musicale, elles sont merveilleuses de gentillesse et de compétence, ainsi que Laurent Lévi, ténor, qui est agrégé de latin, et spécialiste en langues rares. Il rédige actuellement un mémoire sur une langue caucasienne complètement inconnue du grand public. Il y a aussi une intervenante à la flûte, Sophie Le Coq, car j’aime inviter des gens sur mes disques. Pour ma part, je tiens le pupitre de baryton et les claviers. La basse et la batterie sont, pour le moment, programmées par mes soins. Quand les concerts arriveront, nous recruterons. Nous avons déjà tourné avec un disque en rythmique.

Évelyne :

C’est vrai que tu chantes également.

Pierre :

Oui, j’essaye de faire les deux en même temps, clavier et chant, ce qui n’est pas simple, les parties de Vox étant assez compliquées.

Évelyne :

Oui mais le résultat du disque est assez probant.

Pierre :

J’en suis d’accord. Cela représente un an de travail forcené.

Évelyne :

Quelle est ta méthode de composition ?



Pierre :

En partant du texte, j’imagine la musique à partir du piano, en respectant la dramaturgie. Le premier album, qui est achevé et attend un label, s’intitule « Anima », le souffle, la voix, l’âme, tout un programme…

Évelyne :

Sont-ce des textes de toi ?

Pierre :

Non, pas sur cet album, ce sont des textes de la liturgie.

Évelyne :

Tu m’as parlé d’un autre album…

Pierre :

La suite, je l’écris moi-même. Toujours en latin, c’est une sonorité qui se prête magnifiquement bien à mon inspiration, et puis j’ai des origines italiennes…

Évelyne :

Sont-ce les seules ?

Pierre :

Non, j’ai des ascendants vikings et pyrénéens.

Évelyne :

Un drôle de mélange.

Pierre :

Ce n’est pas de ma faute.

Évelyne :

Pierre, quels sont tes projets ?

Pierre :

Faire tourner ce groupe, que j’aime, jouer du jazz en trio, signer ce disque, que j’aime aussi, évoluer, voyager avec ma musique, et faire voyager les autres, celles et ceux qui l’écoutent, et refaire la peinture de ma cuisine.

Évelyne :

Je te le souhaite de tout mon cœur.



Pierre :

Je pense à un jaune pastel. Merci, chère amie de m’avoir reçu dans ce charmant restaurant, au fait, c’est pour moi….

Évelyne :

Non, vraiment, Pierre, je ne sais que dire… Cela est trop.

Pierre :

Tu as raison, tiens, voici la note !

Évelyne :

Heu….

Pierre :

Je blaguais… Un autre café ?

Évelyne :

Oui, je veux bien, mais sans sucre.

Pierre :

Qu’il en soit ainsi. À bientôt, Évelyne. (Il lui fait la bise devant tout le restaurant)

Évelyne (toute rouge de confusion):

À bientôt, Pierre, merci de ta gentillesse et bravo pour ton talent !

Pierre :

Tu dis ça parce que c’est moi qui ai rédigé cette entrevue ?

Évelyne :

Un peu, oui, mais aussi parce que je le pense sincèrement !

Pierre :

Je t’en remercie infiniment, sois bénie.



Propos librement recueillis par... au restaurant de l’abbaye de Cernay le 19 août 2008 à 13 heures 07, devant la formule à 21 euros.

Mise à jour novembre 2012 : le nouvel album est sorti, la nouvelle interview est .

1 commentaire:

  1. Bof, on dirait de la sous new wave, genre de truc qu'on écoute en passant l'aspirateur.

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