Passport Records PB 6000
Synergy en fait c'est un mec seul (Larry Fast) et son attirail de synthétiseurs, qui a pondu un certain nombre d'albums principalement de la moitié des années 70 aux années 80 (celui-ci, le seul que j'ai pris le risque d'acheter, vous allez comprendre plus loin pourquoi, semble être l'un des plus réputés). De manière assez prévisible, ça ressemble un peu à du Jean-Michel Jarre, mais en moins mauvais.
Les titres des morceaux (tous strictement instrumentaux) ont été soufflés à Larry Fast par Peter Gabriel, qui l'avait engagé dans son backing-band à la même période (collaboration qui durera jusqu'au "Plays live"). Bon ça n'est pas ça qui va rendre la musique meilleure, hein. L'influence de Rick Wakeman peut se sentir par le recours à des thèmes inspirés de la musique classique, ce qui s'accompagne presque inévitablement d'une esthétique pompière assez gonflante. Néanmoins il y a aussi par moments un côté "musique de film d'horreur", quelques trouvailles techniques (bien que les sonorités paraissent tout de même dépassées de nos jours...) et une véritable intensité dans l'interprétation, ce qui rattrape pas mal (en fait ça ferait un bon disque d'illustration sonore dans le genre prog synthétique).
Mais ce qui est le plus intéressant est que Larry Fast n'est, une fois n'est pas coutume, pas tout à fait seul dans Synergy. En effet, il y a un certain Pete Sobel qui manipule par endroits (c'est à dire dans les morceaux où il est crédité comme compositeur - c'est à dire les meilleurs morceaux du disque...) un modèle original de guitare synthé, avec des résultats se situant quelque part entre Mike Oldfield (sur "Little Red Robin Hood Hit The Road"...) et la GR300 de Fripp réglée sur imitation de trompette (sur "The Sheltering Sky" par exemple) avec une sourdine. Et d'ailleurs la comparaison avec Fripp (rencontré chez Gabriel) est d'autant plus inévitable que ce dernier est remercié dans les notes de pochette (notons au passage que ladite pochette est encore une connerie de chez Hipgnosis) pour l'enseignement de la technique des boucles d'écho : et c'est ainsi que "Terra incognita" constitue probablement le seul morceau de frippertronics existant qui ne soit pas joué par Fripp lui-même (d'ailleurs ça parait quand même moins maitrisé)...
Au-delà de l'aspect historique ou des connexions artistiques, c'est une relative réussite musicale dans un genre ayant souvent accouché d'aberrations...
Au-delà de l'aspect historique ou des connexions artistiques, c'est une relative réussite musicale dans un genre ayant souvent accouché d'aberrations...
à noter l'existence d'une version avec pochette ouvrante et vinyle transparent (en théorie moins rare que le tout normal noir que j'ai)... |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire