Promophone PROM 10
Encore une rareté (quoique j'ai l'impression que beaucoup d'exemplaires neufs ont transité chez certains revendeurs du net...), et un cas particulier par rapport aux habituels auto-produits puisque la gravure de ce disque-ci n'a pas été financée par les propres deniers des musiciens mais constituait la récompense d'un concours de jazz amateur (le "1er Jazz Jamboree" du label Promophone de Michel Deveau). Amateurs qui ne le sont pas restés longtemps puisque la plupart des membres du groupe (séparé rapidement sans laisser d'autre trace discographique) ont connu des carrières plus ou moins fastes dans les milieux du jazz (en particulier le percussionniste Mino Cinelu qui s'est retrouvé chez Miles Davis dans les années 80)...
Le texte de présentation à l'arrière de la pochette peine, et finalement renonce, à qualifier stylistiquement la musique de Moravagine, évitant de lâcher le mot "progressif" qui conviendrait pourtant tout à fait (et à l'époque ça n'était pas encore un gros mot...). Mais ça reste un album de jazz dans le feeling global. L'appartenance au domaine du jazz "véritable" se ressent le plus dans les compositions du pianiste Olivier Hutman, où les thèmes pourtant bien construits servent surtout de tremplin à des divagations free. Les contributions du saxophoniste Pierre-Jean Gidon vont plus dans la direction de la fusion jazz-rock (voire même presque de la Zeuhl) par leur manière d'insister davantage sur les thèmes, à part le final de l'album très doux qui révèle plutôt une influence bossa nova.
Le morceau le plus progressif est certainement (comme on s'y attend du fait de sa longueur annoncée à plus d'un quart d'heure) celui du flûtiste Denis Barbier "Andromède" qui déroule plusieurs sections très contrastées, notamment un solo de contrebasse quasi-ambient assez pénible, puis un solo strident d'un instrument que je n'arrive pas à attribuer car on dirait une guitare mais normalement ici personne n'en joue (en fait ça ressemble beaucoup à ce passage déjà problématique à la fin de "Köhntarkösz" où l'on pense que c'est Brian Godding mais en réalité peut-être un des claviers... je sais pas, enfin là c'est le même genre) [et c'est le meilleur passage du disque].
Là où c'est intéressant, c'est qu'on pourrait presque voir en Moravagine un précurseur de groupes progressifs très pointus techniquement et originaux par leurs sonorités (comme Dün...), davantage qu'un groupe jazz ou jazz-rock banal de plus dans un paysage qui n'en manquait pas...
(Ne pas confondre avec un groupe punk italien actif dans les années 90-2000, portant le même nom tiré d'un bouquin de Blaise Cendrars...)
Encore une rareté (quoique j'ai l'impression que beaucoup d'exemplaires neufs ont transité chez certains revendeurs du net...), et un cas particulier par rapport aux habituels auto-produits puisque la gravure de ce disque-ci n'a pas été financée par les propres deniers des musiciens mais constituait la récompense d'un concours de jazz amateur (le "1er Jazz Jamboree" du label Promophone de Michel Deveau). Amateurs qui ne le sont pas restés longtemps puisque la plupart des membres du groupe (séparé rapidement sans laisser d'autre trace discographique) ont connu des carrières plus ou moins fastes dans les milieux du jazz (en particulier le percussionniste Mino Cinelu qui s'est retrouvé chez Miles Davis dans les années 80)...
Le texte de présentation à l'arrière de la pochette peine, et finalement renonce, à qualifier stylistiquement la musique de Moravagine, évitant de lâcher le mot "progressif" qui conviendrait pourtant tout à fait (et à l'époque ça n'était pas encore un gros mot...). Mais ça reste un album de jazz dans le feeling global. L'appartenance au domaine du jazz "véritable" se ressent le plus dans les compositions du pianiste Olivier Hutman, où les thèmes pourtant bien construits servent surtout de tremplin à des divagations free. Les contributions du saxophoniste Pierre-Jean Gidon vont plus dans la direction de la fusion jazz-rock (voire même presque de la Zeuhl) par leur manière d'insister davantage sur les thèmes, à part le final de l'album très doux qui révèle plutôt une influence bossa nova.
Le morceau le plus progressif est certainement (comme on s'y attend du fait de sa longueur annoncée à plus d'un quart d'heure) celui du flûtiste Denis Barbier "Andromède" qui déroule plusieurs sections très contrastées, notamment un solo de contrebasse quasi-ambient assez pénible, puis un solo strident d'un instrument que je n'arrive pas à attribuer car on dirait une guitare mais normalement ici personne n'en joue (en fait ça ressemble beaucoup à ce passage déjà problématique à la fin de "Köhntarkösz" où l'on pense que c'est Brian Godding mais en réalité peut-être un des claviers... je sais pas, enfin là c'est le même genre) [et c'est le meilleur passage du disque].
Là où c'est intéressant, c'est qu'on pourrait presque voir en Moravagine un précurseur de groupes progressifs très pointus techniquement et originaux par leurs sonorités (comme Dün...), davantage qu'un groupe jazz ou jazz-rock banal de plus dans un paysage qui n'en manquait pas...
(Ne pas confondre avec un groupe punk italien actif dans les années 90-2000, portant le même nom tiré d'un bouquin de Blaise Cendrars...)
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