vendredi 18 mai 2012

Emmanuel Booz - Le Jour où les Vaches... (1974)

Atlantic 50 095

Quelqu'un peut-il me confirmer que le nom de l'artiste "Booz" se prononce "Boz" (ou "Bo oz") et non pas "bouse", ce qui me dégagerait de l'obligation contractuelle de produire un jeu de mot vulgaire avec le mot "vaches" contenu dans le titre ? Merci.
Les disques d'Emmanuel Booz ont souvent la faveur des critiques, en particulier celui-ci et son dernier ("Dans quel état j'erre"). Je dois dire que je suis déçu par ce que j'ai entendu dans cet album (je ne connais pas les autres, je les ramasserai à l'occasion mais je ne ferai pas d'effort particulier pour les chercher après avoir trouvé celui-ci [je précise ça car ces disques sont relativement rares, donc chers]). Nos amis japonais, américains etc. ont l'excuse de ne pas comprendre la langue (j'en profite pour leur dire s'ils passent par ici : hello, there is no mp3 to download here) ce qui ne les excuse pas d'avoir mauvais goût, quant aux francophones ils n'ont vraiment aucune excuse parce que bon, au lieu du super rock progressif que nous promettent leurs dithyrambes habituelles sur le sujet, on a plutôt de la variété camouflée en prog, avec des textes revendicatifs/pleurnicheurs/"poétiques" sur une musique qui ne tient le plus souvent debout que par les arrangements (merci William Sheller et Yvan Jullien... merci ironique de ma part car il y a quand même beaucoup de surcharge - certes c'est ce qui plait à nos amis japonais et américains qui ont mauvais goût). Mais surtout Booz en lui-même est un chanteur du type énervant qui chan-i-ante co-omme ça-a-a-a (ouonouon baby), la valeur de sa performance vocale étant davantage celle d'un acteur (noter par exemple à ce propos que le premier morceau du disque est... parlé, a cappella), métier qu'il a d'ailleurs exercé par la suite. Ceci sabote les instants où la musique parviendrait presque à paraître oppressante et perturbante, si l'on suppose que c'est vraiment l'effet voulu, dans ce que certains osent comparer à Magma (une musique emphatique et un peu répétitive avec la basse au premier plan, ça suffit à faire de la Zeuhl, bien sûr, bien sûr...). Globalement, avec ça, Emmanuel Booz rappelle beaucoup Manset (mais en moins coincé) ou dans une moindre mesure Catherine Ribeiro (mais mâle, et plus vert que rouge)...

Peter Saville avait-il vu cette pochette avant de concevoir celle de "Closer" ?...
Y a pourtant des bons qui jouent sur ce disque (Ripoche, Michel Cœuriot - orthographié "Queuriot", etc...) mais à part peut-être Alain Suzan (orthographié "Susan"...) à la guitare et à la basse, on ne peut pas dire que leurs contributions soient mises particulièrement en valeur.
Donc au départ je me suis dit que cette œuvre était assez ridicule et très surévaluée.
Et puis je me suis quand même rendu compte d'un truc, c'est que peut-être on nous vend la mèche au niveau des paroles. Y a la chanson qui donne son titre à l'album, par exemple, ça fait : "le jour où les vaches auront du poil aux dents / je rirai peut-être comme un dément. Hahahaha".
Hahahaha.

Bon, mais c'est surtout dans "Réveillons-nous, Réveillez-vous", où parmi les prédictions de catastrophes économico-écologiques (dont on peut d'ailleurs constater avec le recul de bientôt quatre décennies, qu'elles ne se sont pas exactement produites...) on nous annonce "plus de zinc" pour 1991, et Booz alors croit bon de glisser en commentaire "plus de bistrots !".
Hahaha. Ha.
En fait Booz est un comique.
(Et là on se rappellera qu'il est principalement connu de nos jours comme co-scénariste des films de Franck Dubosc, la série des "Camping" et "Disco"...)
Mais donc ?...
Et si tout l'album n'était qu'une vaste blague ?... Une parodie de Manset, en particulier ?
(ce qui ouvre également une nouvelle perspective terrifiante : que Manset soit lui-même un grand déconneur ?...)

 hahaha, qu'est-ce qu'on se marre





Tiens, et les vaches elles en pensent quoi ?


2 commentaires:

  1. Article sur Booz paru dans "Rock 'n Folk" de mai 2012
    Voici un article paru dans le magazine "Rock 'n Folk" de mai 2012, écrit par Philippe Thieyre, concernant les trois albums d'Emmanuel Booz, "Le Jour où les Vaches...", "Clochard" et "Dans Quel Etat j'Erre". Un petit ajout concernant des bonus tracks parus sur ces rééditions ont été rajoutées par votre fidèle serviteur.



    Emmanuel Booz

    "Le Jour où les Vaches.../Clochard/Dans Quel Etat j'Erre"

    Musea

    "Le jour où les vaches auront du poil aux dents/Je rirai peut être comme un dément..." Ces paroles situent déjà l'homme parmi les grands allumés du rock français, de ceux qui se moquent des conventions et ne se préoccupent ni de la justesse de la voix, ni du format standard des chansons. Emmanuel Booz hurle ses questions existentielles à la face de la société en bâtissant des architectures sonores incroyables, sans jamais craindre l'outrance ni céder à la tentation du bon goût ou de la mesure. Après "Au Restaurant d'Alice", adaptation française d'"Alice's Restaurant", en 1969, Booz va sortir, respectivement en 1974, 1976 et 1979, ces trois albums aujourd'hui réédités par Musea, agrémentés de bonus tracks sur chaque édition, produits par Gérard Doustin, hormis "a quoi tu songes" et "faut changer le numéro", où il est accompagné par la fine fleur du rock progressif français, n'hésitant pas à se lancer dans des morceaux de seize minutes. On peut être irrité par sa diction ou sa grandiloquence, sa liberté est cependant unique et les arrangements, par moments, somptueux. De nos jours, écouter ces trois disques est une oeuvre de salubrité publique.

    Philippe Thieyre

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  2. Salut à toi, fils de l'homme.
    Tu pourrais écouter "les morts" que je t'ai mis ici :
    http://les-bruits-magiques.blogspot.fr/2015/03/artistes-divers-le-rock-dici-volume-5.html
    c'est de saison, et c'est un grand Booz.

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