vendredi 25 mai 2012

Uschi Brüning + Günther Fischer - Konzertmitschnitt (1974)

Amiga 855414

Entre les albums-concepts roumains et les punks souterrains polonais, l'ex bloc de l'est nous réserve encore certainement quelques surprises. Comme avec ce disque dont je n'avais jamais entendu parler avant de le rencontrer, et que j'ai ramassé
en me disant qu'avec une telle pochette, avant et arrière (qu'on peut visualiser en suivant ce lien : http://www.discogs.com/viewimages?release=500177, et je précise au passage que la qualité d'impression de mon exemplaire est beaucoup moins nette qu'il y paraît sur ces photos, avec un lettrage orange tout pâle à l'avant et les cadres des portraits qui bavent à l'arrière, probablement que j'ai une rééd. de rééd. de rééd...), il aurait bien une gueule à être partagé chez Continuo. A l'écoute il s'est avéré un peu moins expérimental que je l'aurais supposé, mais il l'est quand même un peu. Et pour de la musique est-allemande, il se défend quand même plutôt bien, puisqu'il s'agit de jazz-rock(-funk) agrémenté par endroits de quelques arrangements orchestraux, le tout exécuté avec un professionnalisme d'autant plus irréprochable que seuls quelques petits détails (et les réactions du public) permettent de détecter qu'il s'agit d'un enregistrement live (le 6 avril 1974 pour être précis, juste à quelques mètres mais du mauvais côté du mur de Berlin). On aurait très bien pu avoir ça, par exemple, dans la bande originale pour un film des années 70s (de l'ouest...) avec des moments bien groovy et d'autres plus atmosphériques ou abstraits. Ce qu'on peut reprocher par contre, outre que cela n'évite pas totalement d'apparaître comme un ersatz (d'une musique à l'origine plutôt américaine...), se situe principalement au niveau des parties chantées (en Allemand, berk...) pas toujours bien intégrées aux compositions et qui sonnent souvent guimauves : avec sa voix et sur ce type de chansons limite Schlager, Uschi Brüning aurait certainement pu faire un malheur à l'Eurovision (mais, bien que le groupe de Günther Fischer faisait partie des rares musiciens que les autorités d'alors laissaient occasionnellement sortir du territoire et enregistrer des disques avec une relative liberté de manœuvre, la RDA ne participait pas au concours...), cependant elle peut aussi, lorsque le rythme décolle un peu, accompagner le mouvement d'un scat diabolique qui révèle en elle une jumelle "ossie" d'Inga Rumpf... Au final c'est une surprise très sympathique (à condition de ne pas espérer quelque chose d'aussi innovant, diversifié ou allumé que ce qui se faisait couramment à l'époque de l'autre côté de la frontière...).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire