vendredi 2 septembre 2011

J'ai passé une grosse commande chez Muséa...

Non c'est pas vrai, c'est des trucs que j'ai trouvés à 2 euros dans les bacs de soldes d'un pro sur un vide-greniers (comme annoncé précédemment)...

Michel Altmayer - Troll vol. 2 (1988)

Muséa FGBG 2010

La pub Muséa dit de cet album :
Je préfère vous prévenir tout de suite que si vous allez sur le site en vrai et que vous essayez de commander le disque pour 3,90 euros en cliquant sur le bouton "ACHETER", ça ne fonctionnera pas...
Ils en font le minimum (d'ailleurs en fait même ils parlent de Boffo alors qu'il n'intervient justement pas ici, sans doute pour essayer de fourguer ses disques...) pour défendre cet album, qui est souvent réputé pour être le plus mauvais disque de Zeuhl jamais enregistré, ou du moins auquel on reproche de n'être qu'une pâle copie de Magma (mais franchement, un disque de Zeuhl qui ne ressemble pas à Magma, ben c'est pas de la Zeuhl, hein ?...). La présence de divers vétérans de Magma a peut-être contribué à troubler les esprits en mal davantage qu'en bien, alors même (ou parce ?) qu'elle est très limitée ou discrète [à part concernant Paganotti et Moze] et relève plutôt du clin d'oeil (elle ne saurait constituer seule la justification à l'achat de ce disque)...
Pour ma part cette réputation me paraît injuste, car Altmayer fait beaucoup de choses lui-même (batterie, claviers, chant, même la basse sur un titre... et toute l'écriture), et il les fait d'une manière plus que correcte. Là où il se tire quand même une balle dans le pied, c'est d'avoir positionné les deux morceaux les plus nazes à la fin (une ballade longuette qui se classe dans la pure variété, puis une Zeuhl phase 2 façon "Otis" [hommage à Trane compris]) car c'est de ça qu'on va le plus se souvenir après l'écoute. Il paraît que des membres de Weidorje avaient un temps servi comme backing-band à Michel Delpech... ben ça devait un peu ressembler à ça. Mais avant dans le disque, il y a de la musique qui tient bien la route. Faut dire aussi que le fait d'avoir enregistré d'abord un "volume 2" (avec les faces du disque numérotées 3 et 4...) sans avoir sorti le "volume 1" (qui ne sortira d'ailleurs probablement plus jamais, pas plus que le "3"...) pour matérialiser le répertoire du groupe Troll en fait dissout depuis belle lurette (je répète : Jean-Pascal Boffo ne participe aucunement ici...), l'allure simpliste (moche...) de la pochette et les textes insipides rédigés dans un anglais grammaticalement suspect n'ont pas aidé Altmayer à éviter de passer pour un con...
Pour ce qui est des accusations de copiage, moi ça ne m'a pas choqué à l'écoute. Plus qu'un décalque sans personnalité de Magma (cf. Altaïs...), on a affaire à une musique qui s'inspire certes nécessairement de Magma (ou Offering) mais peut ressembler aussi à du Mahavishnu Orchestra époque Ponty quand il y a des violons (en premier lieu l'alto tenu par Nathalie Basset, ex-Troll et co-productrice de l'album), ou aussi à du Paga (d'autant plus quand Paganotti, bassiste mis le plus souvent à contribution dans l'album, joue)., etc.. Donc des trucs pas toujours géniaux, mais pas nuls non plus.
La prise de son semble un petit peu terne (nuisant en particulier aux basses), mais au moins les instruments choisis nous épargnent les sons synthétiques pourris courants sur les disques Muséa de l'époque (cf. ce qui suit)... Le son est paraît-il meilleur sur la version CD de 2005 (sur le propre label Welcome Records d'Altmayer et non Muséa...), seul problème : le CD n'est jamais paru ! (enfin là y a une histoire pas claire... toujours est-il que je n'ai trouvé trace nulle part d'un exemplaire du CD à vendre, alors qu'il y a moyen d'avoir le vinyle assez facilement, même si Muséa ne l'a plus en stock). Au final c'est un disque plutôt plaisant, quelle que soit sa redondance supposée avec d'autres parutions Zeuhl, et c'est déjà bien...
(Enfin achetez du Magma avant quand même, hein... )





Hecenia - Légendes (1990)

Muséa FGBG 2036 AR

La pub Muséa dit :

Effectivement le son est dominé par plein de synthés auxquels je ne m'attendais pas au moment de l'achat à cause de la pochette qui liste à l'arrière juste les programmes de batteries mais pas les claviers pour Thierry Brandet (contrairement à l'insert qui indique bien tout...), j'aurais espéré un truc plus électro-guitaristique. Par contre son style fait plutôt penser à Tony Banks qu'à Keith Emerson (la comparaison avec Rick Wakeman trouvant tout de même un certain écho lors des solos). Les 4 morceaux de plus de 10 minutes chacun (le 1er étant un instrumental dont le titre est le nom du groupe...) s'adressent donc plutôt en priorité aux fans de Genesis + ou - Gabriel, d'autant plus que le guitariste est tout à fait hackettien (et il a le droit de jouer...) mais les parties vocales - en français - sont plutôt dans la tradition de Jon Anderson. C'est donc du prog symphonique bête et méchant, qui s'autorise parfois naturellement à paraître pompeux, mais enregistré avec la technologie de 1989, c'est à dire des sons de synthés généralement très laids (dont cette fameuse batterie programmée... même si ses rythmes ne sont pas simples, ses sons sont horribles). Le même album enregistré 15 ans plus tôt dans un bon studio par des musiciens en chair et en os qui jouent des instruments dignes de ce nom aurait peut-être pu être meilleur... quoique sa musique ne soit de toute façon pas très intéressante en terme de composition : jolie et assez fluide, mais donnant l'impression d'avoir déjà été entendue des tas de fois ailleurs, volontiers entrainante puis un peu ennuyeuse, et au final vite oubliée...
(Ils ont l'air de dire que les guitares ont été refaites sur la version CD, je doute que ça apporte grand-chose de plus, mais sait-on jamais...)





Halloween - Part one (1988)

Muséa FGBG 2021

Le nom du groupe est-il inspiré de l'album de Pulsar, ou du film de John Carpenter ? ça ne donne pas tout à fait la réponse, mais on remarque quand même un masque pas beau sur la pochette :
ici une photo du pressage coréen (?!??!)
La pub Muséa dit à propos de la carrière d'Halloween :

Dans le cas présent (premier album du groupe), le côté très classique fait d'emblée surtout penser à du prog italien (PFM, pour le violon...) mais ça semble un peu limité techniquement (surtout le chant - suffit pas de hurler pour ressembler à Peter Hammill...), avec des textures de synthés immondes, et une prise de son qui n'arrange rien... Le groupe dans sa configuration de l'époque (trio) n'avait de possibilité d'exister qu'en studio, puisqu'en particulier c'était le même gars (Jean-Philippe Brun) qui gérait le violon, la guitare (typée Hackett / Fripp, enfin au niveau de la texture, parce qu'on n'assiste pas à des démonstrations de virtuosité trop excessives... et à certains moments il empile les pistes de telle sorte qu'on croirait entendre les Eagles...), la basse et même une partie du chant...
Il y a une dérive bavarde limite variétoche sur la première face, mais la suite est plus sombre et authentiquement prog, en particulier avec le dernier morceau d'une dizaine de minutes qui s'intitule "Halloween" (...) et qui peut se décrire comme ce que serait le résultat de l'insertion forcée de "The Court of the Crimson King" dans une face de "The Lamb..." mais avec en plus des synthés des années 80 donc on dirait aussi Marillion donc c'est plutôt mauvais...
Très clairement, les meilleurs passages du disque sont ceux qui demeurent instrumentaux. L'ensemble (sur des textes en anglais mais parfois aussi avec un peu de français, auquel cas ça va malheureusement rappeler Ange, d'autant que ça raconte des histoires de bouffons...) paraît caricatural et illustre comment Muséa s'est fait une spécialité de pousser des musiciens plus ou moins doués à essayer de continuer de faire vivre quelque chose de mort... ce qui aboutit à des montres de Frankenstein qui ne peuvent décemment faire la joie que des progueux intégristes...



c'est pas complètement mauvais, mais y a du progrès à faire... la preuve :

Halloween - Laz (1990)

Muséa FGBG 2032

Le deuxième album d'Halloween n'est pas forcément beaucoup plus original que le précédent, dans le sens où on ne peut pas prétendre qu'ils inventent grand-chose par rapport à tout ce qui existait déjà avant eux... mais il est quand même moins encombré de clichés (ou disons plus exactement qu'il a recours à des clichés moins ringards...) et moins marqué du sceau de l'amateurisme (on constate une nette amélioration technique du noyau dur Gilles Coppin / Jean-Philippe Brun, aussi bien au niveau des claviers que de la guitare, toujours résolument hackettienne, et même du chant ; ils ont changé de batteur [qui fait un solo rigolo au milieu de la 2ème face] et engagé un bassiste [qui exécute un joli instrumental tout seul au milieu de la 1ère face] ce qui augmente d'emblée le potentiel du groupe), et surtout beaucoup plus cohérent et soigné dans l'évocation d'une atmosphère obscure et occasionnellement violente, qui s'accorde donc pas trop mal avec les textes issus de la plume de H. P. Lowecraft (sic). On peut justifier par là les références faites à King Crimson et VDGG, Halloween n'étant cependant un clone ni de l'un, ni de l'autre.
La pochette aussi présente une relative amélioration...
Malheureusement on subit encore et toujours quelques textures de synthés connotées fin 80s, qui gâchent un peu le plaisir par moments... Ce n'est peut-être pas un vrai chef d'oeuvre, mais tout de même un bel effort  (surtout après un premier essai franchement moyen...) qui procure une écoute globalement captivante voire assez jouissive...


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