mercredi 6 juillet 2011

Dominique Bertram - Chinese Paradise (1984)

String 33.858

la chemisette aussi est 80s...
C'est un disque qu'on n'arrive pas à aimer autant qu'on devrait, ou autant qu'on voudrait.
Non pas qu'il soit mauvais, mais il pourrait être mieux...
Dans le petit CV qu'on nous donne à l'arrière de la pochette, on nous rappelle que Dominique Bertram (alors âgé d'à peine 30 ans) est passé par Neffesh Music, Alien et Magma, mais aussi par quelques jobs plus alimentaires (Sanson, Jonasz...), pour situer les capacités techniques et la famille musicale de l'individu. Ceci (ainsi que la liste impressionnante d'invités : Katché, Widemann, Chantereau, Paganotti, Top, Joniece Jamieson :p... pour ne citer que les plus célèbres) met donc la barre a priori à un certain niveau, qui ne sera pas complètement atteint. Le principal obstacle étant simplement : qu'on est en 1984...

L'album commence sur du jazz-rock bateau ("New York Knights") où Bertram laisse à tort ou à raison la vedette au saxo (Michel Gaucher), avec des sonorités typiquement 80s. Le morceau suivant "Kin Ahau" est au contraire une démonstration technique de basse mélodique, juste soutenue par des percussions. Le résultat fait un peu penser à certains trucs de Satriani, sauf que c'est de la basse au lieu de la guitare. Retour au jazz-rock mais un peu plus original ("Wishes") où Bertram garde le contrôle en focalisant l'attention sur sa basse restant pourtant essentiellement rythmique (malgré des interventions type shredder de Kamil Rustam à la guitare). La première face s'achève avec un court et dispensable jazz atmosphérique ("Paris 5:30"). Jusque là, on a donc eu une sorte de jazz-rock 80s de série. En changeant de face, on n'est quasiment plus dans le même disque : la chanson qui donne son titre à l'album... ben oui justement c'est une chanson, puisque Dominique et son frère Gérard se risquent à pousser la chansonnette pour une espèce de new-wave façon Talking Heads époque "Speaking in Tongues", assez entraînante avec des percussions électroniques imitation de bambou et de la "bass octave sequence" (?...), mais un refrain qui semble hésiter entre rap old-school et gospel (?!?). A l'arrivée c'est une demi-réussite. Vient alors le morceau le meilleur de l'album et en même temps le plus décevant, puisque pour "My Mad Boogie" Bertram a fait venir pour l'accompagner rien moins que Bernard Paganotti ET Jannick Top (!!!) : sur le papier on s'attendrait à ce que les trois bassistes échangent des lignes, et d'une manière telle que le style de chacun soit reconnaissable (quitte à ce que le petit poucet Bertram se fasse bouffer tout cru par les deux ogres). Il n'en est rien puisque l'on est noyé dans un bain sonore de basse où on ne peut deviner qui fait quoi, et où finalement c'est Benoît Widemann qui tire la couverture à lui avec des soli de synthé extraterrestres. Pour finir, le faux zeuhl "Maka Kin Jokaya" dédié à Christian Vander, probablement le morceau le plus soigné en terme de composition et d'arrangements (avec des choeurs et une section de cuivres...) mais tout de même un poil trop simple, gentillet et avec encore un son 80s moisi (disons que ça aurait été à sa place sur "Merci"... et que dans ce cas-là ça en aurait même été le meilleur morceau...).
>>> le morceau en question (seul extrait qui traîne sur Youtube...) :

Au final, un album sympa malgré ses handicaps (et pas trop cher car apparemment tout le monde s'en fout, on en trouve plusieurs exemplaires à 10 euros ou moins sur cdandlp par exemple...)


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