jeudi 24 mars 2011

PAGA Group - HAUNTED (1988)

Bleu Citron - BLC 004

Contrairement à "Paga" qui était un album solo de Bernard Paganotti, le suivant "Haunted" est attribué au Paga Group : c'est justifié dans la mesure où c'est effectivement un vrai groupe de quatre personnes, et non Paganotti + invités (le seul musicien présent sur les deux disques en dehors de lui-même étant Claude Salmieri, confirmé au poste de cogneur...), avec cette conséquence que la basse joue un rôle un peu moins central. Le style a évolué : ce qui faisait la réussite de "Paga", c'est que c'était
une resucée de Weidorje (autrement dit de la vraie Zeuhl phase I), mais avec la prod. 80s (...) et avec quelques bouches-trou, ici c'est une musique moins alambiquée mais, il faut le dire aussi, plus consensuelle, surtout dans la gestion des parties chantées (réparties entre Paganotti et Klaus Blasquiz, avec des paroles bateaux en anglais signées d'un certain Ronald Méhu que les collectionneurs de vieilleries 60s connaissent mieux sous le nom de Ronnie Bird...) ; ça donne un style difficile à définir, pour lequel leur ingénieur du son américain chargé du mixage avait forgé le terme de "Gothic Fusion". Fusion car ça reste, à la base, du jazz-rock ; gothic peut-être car l'ambiance est assez lourde et obscure (quoiqu'on puisse aussi voir là ce que le Paga Group a hérité de la Zeuhl)...

"Gothic Fusion" ?...

Je craignais un peu d'avoir affaire à un album complet qui ressemble à "Talk Back", et c'est un peu ce qu'on a là quand même (ou disons éventuellement un album entier qui ressemble aux "Saturnales" de Goude, parce que Paganotti + Blasquiz + un synthé pourri...). Néanmoins, l'album tient la route, même si c'est davantage grâce au talent des interprètes qu'à la valeur des compositions : le jazz pop lugubre (un petit peu réminiscent de son "Annabel Lee" du temps de Cruciférius!) qui ouvre et donne son titre à l'album, chanté principalement par Paganotti, s'étire sur plus de 10 minutes et définit le nouveau son Paga. Suit pour boucler la face l'instrumental "In a Spiral" signé Bertrand Lajudie, qui s'avère suffisamment doué aux claviers pour rendre passionnant un arsenal de synthés parmi les plus pourraves de l'époque (Yamaha DX7...). C'est peut-être le meilleur morceau du disque, ou du moins celui dans lequel se retrouvera le plus un auditeur venu à l'album en espérant de la Zeuhl, et celui où la performance instrumentale est la plus évidente. Après avoir passé en tête de la deuxième face le pire morceau de l'album, le court (6 minutes quand même...) "Memorial" sorti à l'époque en single (?!!??!?!!!!), où le chant étouffe complètement l'aspect  musical entre Klaus qui semble vouloir nous livrer là sa version perso de "Eye of the Tiger", Bernard qui scatte des "diguidiguidang"  ridicules derrière, et Ronnie Bird qu'on n'entend pas au fond dans les choeurs, vient la pièce de résistance de l'album avec le "King for a Day" qui dure 11 minutes et demi, avec une partie chantée qui a l'air de sortir de l'album "Flash" de Jeff Beck, des lignes de basses qui deviennent parfois un peu n'importe quoi, un solo de batterie de Salmieri qui n'a pas de rapport avec le tempo normal du morceau, et pourtant l'ensemble est intéressant avec un certain côté crimsonien. Il aurait fallu finir là-dessus, car, sans être à proprement parler mauvais, l'instrumental  moins rythmé de Lajudie "Rainy Days, Lonely Nights" n'apporte rien de plus (la version CD a semble-t-il un petit bonus).


Ils ne se sont pas trop cassés pour la pochette (juste la calligraphie de Naoko en rouge sur fond bleu)...

5 commentaires:

  1. Heuu... Des lignes de basse qui deviennent n'impre quoi... Un solo de batterie qui n'a rien à voir avec le tempo "normal" du morceau... Pfff... Qu'est ce qu'il faut pas entendre... Il me semble que vous vous égarez... :-)

    RépondreSupprimer
  2. je me suis peut-être mal exprimé... l'idée c'est que dans ce morceau ils se lâchent davantage que dans les autres (mais je dis bien que le morceau est bon quand même)
    et je maintiens que le solo de batterie n'a aucun rapport logique avec le reste du morceau

    RépondreSupprimer
  3. Arrff... Je n'ai hélas pas ce disque, je ne connais que le Weidorje de 1978, toutefois, le Yamaha DX7 est loin d'être un synthé pourrave ma fois. Ou alors tous les claviéristes de l'époque étaient des gens stupides ? Vu que tous le monde utilisaient cet excellent synthé FM. Tu veux peut être dire que les sons créés ne te plaisait pas ? Par contre c'est vrai, la pochette est vilaine !

    RépondreSupprimer
  4. évidemment c'est en tant qu'auditeur que je juge les instruments uniquement sur la base des sons qui en sortent :P
    j'en ai profité pour amender le texte (insertion de liens)

    RépondreSupprimer
  5. Oui c'est un peu le cas également avec Magma et ses sons tout pourrits :-) enfin pour les claviers. Enfin, en même temps, ça donne également un coté zarbi qui participe à l'ambience de ce groupe génial...

    RépondreSupprimer